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Ce que l’administration apporte au libre

Extraits naturels d’open-source
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–  samedi 25 juin 2005, par Antoine Pitrou

On nous bassine régulièrement avec l’adoption du logiciel libre dans l’administration publique : il semble que chaque initiative doive faire l’objet d’une démarche publicitaire minutieuse. L’information telle qu’elle parvient au public témoigne souvent d’un curieux mélange des genres : entre rationalité économique, mieux-disant éthique et affichage politicien, il est parfois difficile de savoir quelle a été la motivation réelle du projet.

On nous dit que « l’argent public ne doit payer qu’une fois ». Dans certains cas, peut-être est-ce déjà une fois de trop. Voici un petit tour d’horizon des apports remarquables de l’administration au libre...

Au centre de notre exposé, le cas récent de Libresource - « plate-forme de travail collaboratif de seconde génération destinée au développement logiciel et à la gestion de communautés distribuées » - sera mis en parallèle avec
deux projets emblématiques de la tendance à clamer haut et fort son envie de « faire du libre » :
 SPIP-Agora, fork hostile et privatif d’un projet communautaire que certains prétendirent métamorphoser en démarche exemplaire de symbiose avec la communauté du libre ;
 la licence CeCILL, licence juridique française similaire à la licence GPL qui réussit à résoudre un problème inexistant (le droit de faire du copyleft en France) tout en exacerbant un problème existant (multiplication des licences copyleft et fragmentation de l’écosystème).

LibreSource contient des extraits naturels d’open-source

On vous prévient : « LibreSource a été développée dans une approche open source ». Ce qu’on vérifie aisément sur le site Web... L’accès au site de développement nécessite un accès identifié, on ne peut pas y entrer en anonyme. Pire, une fois l’identifiant créé, on ne peut toujours pas rentrer : « You have not the required [Kernel:READ] permission at URI /ls-dev ». Le développement de LibreSource n’est donc pas visible par le public, même identifié (de façon amusante, cela vous interdit aussi de rapporter des bugs...) ; constat identique pour So6, l’outil de gestion de versions fourni par l’INRIA.

L’approche « open source », dans l’esprit de l’initiative LibreSource, s’accomode donc d’un mode de développement fermé. On retrouve cette caractéristique chez SPIP-Agora, qui fut développé en catimini pendant un an avant d’être finalement rendu public sous la pression de ses propres utilisateurs. Quant à la licence CeCILL, elle n’a jamais fait l’objet d’aucune consultation auprès d’organismes comme la FSF, et prétend combler un besoin qui n’avait jamais été exprimé dans le monde du libre.

Un objectif ambitieux : réécrire l’existant

Passons à la description fonctionnelle de Libresource :
 « plate-forme de travail collaboratif » : il s’agit de faire des choses à plusieurs sans se marcher sur les pieds. Les logiciels présentant cette caractéristique s’amoncellent sur Freshmeat.
 « de seconde génération » : difficile de savoir de quoi il s’agit, sachant que les différences fondamentales entre les deux « générations » sont passées sous silence.
 « développement logiciel » : jugeant sûrement qu’on n’avait pas trop le choix en outils libres (CVS, Subversion, GNU arch, Bazaar...), l’INRIA a développé son propre logiciel de gestion de versions nommé « So6 ».
 « gestion de communautés distribuées » : gestionnaire de bugs, wiki, forum, mailing-lists. Là aussi, l’existant est pléthorique.

Le but affiché de LibreSource est donc, comme SPIP-Agora et CeCILL, de réécrire ce qui existe déjà dans les boîtes à outils du libre.

Des motivations inconnues

Face à la banalité de la justification fonctionnelle, on ne peut que spéculer sur les motivations réelles de cette initiative.

Un message sur Linuxfr, signé de « L’équipe de LibreSource », nous informe que l’objectif serait « d’intégrer toutes ces fonctionnalités de manière homogène et modulaire dans un seul outil et sur une base propre en Java/J2EE ». Considérant qu’ils ont préfére réécrire l’existant au lieu, précisément, de l’intégrer, l’« intégration » est un échec...
alors même que toute distribution Linux bien achalandée réalise déjà l’intégration des fonctionnalités demandées, en agençant dans un ensemble cohérent des composants dédiés.

Quant à la contrainte technique de la « base propre en Java/J2EE », elle ne saurait constituer une motivation pour le financement d’une telle réécriture sur des fonds publics : trac - qui allie notamment wiki, gestion de bugs, gestion de projet et suivi de versions - est-il un projet sale parce qu’il est écrit en Python et qu’il utilise des composants externes comme Subversion ?

Spéculons donc...
 Un acteur individuel cherche-t-il à gagner du galon en « poussant le libre dans l’administration » ? (cas SPIP-Agora)
 Une institution veut-elle être à la mode en se raccrochant aux wagons du libre ? (cas CeCILL avec l’INRIA)
 Veut-on aider une « PME du libre » (la société Artenum) en lui sous-traitant le développement d’un projet « libre » tout en l’autorisant à commercialiser des extensions propriétaires (« LibreSource Entreprise Edition ») ?

Cette dernière possibilité est crédible. En effet, LibreSource « Community Edition » est disponible sous une licence copyleft, la licence QPL. Cela veut dire que la société Artenum, qui reçoit probablement à cet effet les droits patrimoniaux du logiciel, est la seule habilitée à sortir des versions propriétaires (dont les ajouts peuvent être consultés dans la plaquette sus-citée). Il s’agit d’un modèle similaire à la double licence de MySQL... à ceci près que le développement de MySQL est public.

La préférence institutionnelle

Leitmotiv de ces projets ronflants lancés par l’administration : la France / l’Europe / l’Etat a des besoins hautement spécifiques qu’un bête projet communautaire ne saurait satisfaire. Ainsi SPIP-Agora était-il dédié aux « besoins spécifiques » de l’administration française. La satisfaction de ces besoins se caractérisa par une approche technique désastreuse (à la fois coûteuse en développement et interdisant toute synchronisation avec les développements ultérieurs de SPIP [1]) ; et un autisme tel qu’on ne chercha même pas à prévenir les auteurs du logiciel forké à huis clos par le Service d’Information du Gouvernement.

On pourra pourtant consulter le site web du Premier Ministre, réalisé avec SPIP-Agora : rien d’important là-dedans n’est inaccessible aux possibilités de SPIP. Cela n’empêcha pas une légion de suiveurs d’applaudir bêtement au spectacle d’un fork inutile, boursouflé mais libre - Hosanna ! - faisant laborieusement son chemin dans l’administration.

La licence CeCILL est censée « mettre en conformité » la GPL avec le droit français. Evidemment, rien ne garantit que la CeCILL est bien « conforme au droit français » : c’est l’INRIA qui le dit, cela n’a pas valeur juridique. En même temps, les programmes sous licence CeCILL ne peuvent intégrer du code existant placé sous GPL (puisque la GPL l’interdit). Un peu problématique pour une « GPL à la française »...
Cela n’empêcha pas le ministre Renaud Dutreil d’affirmer que la licence CeCILL était « conforme à notre culture » (sic).

D’après une plaquette de présentation, LibreSource « a pour ambition de devenir une alternative européenne à des outils de développement coopératif tels que Sourceforge/CVS ». Notons déjà un léger mélange : Sourceforge est une plateforme mais aussi un service d’hébergement proposé par la société VALinux ; quant à CVS, c’est un outil logiciel. La nationalité de l’hébergement pose-t-elle problème ? Il est pourtant possible d’installer l’équivalent de la plateforme Sourceforge sur des serveurs situés en France (même l’Adullact a son serveur GForge). Quant aux logiciels, la nationalité des gens qui les développent importe-t-elle ? La documentation de LibreSource, rédigée en anglais, nous indique que ses auteurs n’auraient pas souffert d’un gros handicap linguistique pour communiquer avec des projets internationaux. Et, bien entendu, les besoins européens en matière de travail collaboratif n’ont rien de spécifique qui empêche leur satisfaction dans le cadre d’un projet international.

Ainsi la spécifité nationale ou européenne n’est-elle qu’un prétexte. Ce qui compte, c’est la préférence institutionnelle : permettre à des organismes ou services spécifiques de l’Etat de se faire mousser en dépensant de l’argent dans des projets autoproclamés « logiciel libre » tout en ignorant les réalités de l’écosystème du libre.
Faire la promotion des institutions de l’Etat, instaurer des « partenariats avec le tissu économique », des « transferts recherche-industrie » (et toutes sortes d’autres tartes à la crème du discours politicien)... Les moyens deviennent les fins.

Peur panique des projets communautaires

Un des critères affichés de la démarche de SPIP-Agora était la possibilité d’utiliser Oracle à la place de MySQL comme base de données. Evidemment, pour un site Web, c’est du gâchis pur et simple (surtout financièrement). De même, SPIP-Agora était « orienté objet » avec des « couches métier » : en pratique, quand on voyait le résultat, on se disait que l’approche bordélico-procédurale de SPIP était finalement plutôt sympa (sans compter le désastre des performances d’Agora). LibreSource a une « base propre en Java/J2EE », sans que l’on sache bien ce que cela apporte à l’utilisateur - mis à part qu’il faille utiliser un client spécifique écrit, lui aussi, en Java.

Mais la respectabilité est ici plus importante que la pertinence technique ou économique d’un choix, ou l’excellence de sa mise en oeuvre : le ressenti, l’affichage prime sur le réel. Pour une entreprise ou une institution, Java constitue une « base propre » : c’est un produit unique et une marque déposée dont la réputation est avant tout attachée à celle d’une multinationale, Sun Microsystems, ainsi que quelques autres gros vendeurs. Alors, de même qu’on affiche son adhésion aux logiciels libres (mais pas vraiment à l’éthique qui permet leur existence), on affiche son ralliement aux noms rassurants de l’informatique. Et tant pis pour l’« approche open source », puisqu’à la date où les choix techniques du projet ont été effectués (Libresource semble avoir été lancé en 2002/2003), aucune infrastructure logicielle sous licence libre - machine virtuelle plus bibliothèques - ne permettait de faire tourner des applications Java majeures : et il n’est pas certain aujourd’hui que cela ait changé.

Bien que friande de distributions GNU/Linux et autres logiciels libres communautaires, l’administration ne semble pas faire confiance au mode de fabrication de ces distributions : à savoir l’agrégation et le cimentage de multiples composants développés indépendamment, par des personnes et entités diverses, sans planning ni objectif communs. Pour ses propres projets, l’administration cède à sa peur maladive d’une prétendue inorganisation et décide de construire, en vase clos, des usines à gaz.

Pourquoi ?

Pourtant, beaucoup de vrais projets libres, utiles et collaboratifs, émanent des services de l’administration.
Qu’est-ce qui les distingue des autres ?
Il apparaît bizarrement que parmi ces projets, les plus utiles sont aussi les moins mis en avant par la « communication officielle » des services de l’Etat... L’explication s’impose naturellement : ces projets n’ont pas été « impulsés par en haut », mais créés par des spécialistes compétents qui cherchaient à résoudre un problème tout en partageant leur réalisation avec d’autres. Au contraire des initiatives auto-labellisées « open source » que nous avons décortiquées, ces projets s’occupent assez peu du paraître : pas de charte graphique lisse et léchée ni de logo dessiné par une agence de communication, pas de communiqués tapageurs ni de louanges ministérielles.

Petit panorama des projets libres et utiles issus des organes de l’Etat (vous pouvez nous aider à compléter la liste) :
 Pari/GP, système de calcul formel ;
 Alliance, logiciel de conception de circuits intégrés ;
 SPIP-Eva, modification harmonieuse de SPIP destinée à l’éducation ;
 Sympa, célèbre gestionnaire de listes de discussion ;
 WIMS, logiciel de mathématiques interactif sur le Web ;
 ...

Résumons :
 d’un côté, un soi-disant « ralliement au libre » décrété autoritairement, une communication véhémente et prétentieuse des responsables politiques, produisent au final un gâchis (le fameux « argent public ») qui ne profite ni au citoyen, ni au libre, ni à l’administration ;
 de l’autre, des projets initiés en réponse à un besoin concret, sans l’appui du remue-ménage institutionnel, rencontrent un succès certain et fédèrent une communauté allant au-delà des usages de l’administration.

Bien sûr, il est idiot de vouloir donner une image d’Epinal des communautés du libre, et on ne prétend pas que l’Etat est incapable de lancer des projets d’envergure avec un véritable objectif d’utilité publique (on pourrait citer comme contre-exemples : les transports collectifs, la recherche fondamentale, etc.). Mais, pour ce qui est du logiciel libre, l’administration se borne souvent à le considérer comme un paquet fonctionnel « code informatique plus licence juridique » et préfére balayer l’éthique et les pratiques communes du libre sous le tapis. Ce qui, bien entendu, produit des résultats désastreux.

[1SPIP-Agora, toujours développé, reste actuellement basé sur la version 1.7 de SPIP...

forum

  • > Ce que l’administration apporte au libre
    14 septembre 2005

    L’INRIA a aussi lancé sa plateforme d’hébergement basée sur gforge : http://gforge.inria.fr

  • > Ce que l’administration apporte au libre
    13 juillet 2005, par Bernard Lang

    Avant de commenter la licence CeCILL, Antoine Pitrou devrait prendre le temps de la lire (de la comprendre et de comprendre son rôle et son usage), ce qui lui éviterait de publier des bétises, et donc de discréditer ce qu’il peut dire par ailleurs.
    En outre, la réflexion imposée par la rédaction de CeCILL à amené une meilleure compréhension de certains aspects de la GPL qui pourrait lui donner une plus grande flexibilité dans sa prochaine version.

    • > Ce que l’administration apporte au libre
      13 juillet 2005, par Bernard Lang

      P.S. je voulais parler de la prochaine version de la GPL, bien sûr.

    • > Ce que l’administration apporte au libre
      13 juillet 2005, par Antoine Pitrou

      ce qui lui éviterait de publier des bétises

      Quelles bêtises ? L’anathème est facile, mais visiblement les arguments manquent.

      En outre, la réflexion imposée par la rédaction de CeCILL à amené une meilleure compréhension de certains aspects de la GPL

      Ah, c’est-à-dire ?

      J’espère recevoir une réponse un peu plus construite que la précédente...

      Au fait, en tant que salarié de l’INRIA, Bernard (Lang) devrait mettre les choses au clair et dire si, oui ou non, il a été impliqué dans la rédaction de la licence CeCILL.

      Amicalement

      Antoine.

  • Polémique... quand tu nous tiens...
    5 juillet 2005, par snorky

    Peut-être faudrait-il leur demander leur avis (à l’équipe de Libresource) ? et voir comment ils répondent (histoire d’en rire)...

    Sinon je trouve certains des arguments développés quelque peu contestables.
    Par exemple, citer MySQL et son développement "public". Je ne pense pas que n’importe qui puisse publier dans le CVS de mysql ou mieux du noyau Linux ?! Donc si les sources de Libresource sont disponibles (je n’ai pas été voir) tant mieux...

    De même, l’argument concernant le re-développement "from scratch" d’une plateforme ne tient pas la route... Pourquoi avoir développé Subversion et Arch puisque CVS existait bien avant ? pourquoi GForge et Trac alors que le code de Sourceforge était dispo ? pourquoi SPIP alors que bien d’autres plateforme de gestion de contenu existaient ? Pourquoi Gnome alors qu’on avait KDE ?
    Je pense que justement, ce qui fait une force du libre, c’est la diversité des approches qui offre à l’utilisateur un large choix d’outils, de points de vue...

    Et puis le grand débat "Java c’est mal" est une discussion sans fin...

    • > Polémique... quand tu nous tiens...
      9 juillet 2005, par Antoine

      Je ne pense pas que n’importe qui puisse publier dans le CVS de mysql

      Je parlais évidemment de consulter au CVS (ou autre système de gestion de versions), pas d’y écrire.

      Donc si les sources de Libresource sont disponibles (je n’ai pas été voir) tant mieux...

      La plateforme de développement n’est pas accessible au public. C’est marqué dans l’article, il suffisait de lire.

      De même, l’argument concernant le re-développement "from scratch" d’une plateforme ne tient pas la route...

      Bien sûr que si ! Quand on redéveloppe l’existant, c’est plus crédible avec des motivations concrètes. On n’en trouve aucune dans le cas de Libresource (à part le coup de la « base propre en Java »).

      • > Polémique... quand tu nous tiens...
        10 juillet 2005, par snorky

        Je parlais évidemment de consulter au CVS (ou autre système de gestion de versions), pas d’y écrire.

        [...]

        La plateforme de développement n’est pas accessible au public. C’est marqué dans l’article, il suffisait de lire.

        Effectivement, je viens d’aller voir leur plateforme et je comprends mieux ta remarque. A noter, que l’on a quand même accès au bug tracker... c’est peut être une erreur de configuration et pas une volonté réelle de fermer le developpement (oui, je suis optimiste) ?

        Tant que l’on a accès aux sources et que l’on peut les modifier (et les redistribuer) cela reste une initiative open-source que l’on peut qualifier de « libre ».

        De même, l’argument concernant le re-développement "from scratch" d’une plateforme ne tient pas la route...

        Bien sûr que si ! Quand on redéveloppe l’existant, c’est plus crédible avec des motivations concrètes. On n’en trouve aucune dans le cas de Libresource (à part le coup de la « base propre en Java »).

        L’argument de la plateforme d’exécution me semble déjà être un choix crédible. Pour un groupe disposant déjà d’un serveur J2EE installé, il lui suffit juste de déployer l’application. C’est quand même plus simple que d’installer tout un tas de serveurs... Et puis, après tous les beaux discours sur la montée en charge d’un serveur J2EE, on va pouvoir voir ce que cela donne...

        Pour la « propreté du code », l’argument est effectivement plus discutable. Ca fait lessive qui lave plus blanc que blanc.

  • Tout cela est tellement malheureusement vrai ...
    26 juin 2005, par bill@adequates.com

    Et encore, tu ne parles meme pas des hasards, copinages, intérets
    personnels, politiques et autres manoeuvres tordues qui peuvent
    intervenir entre la detection d’un besoin et l’aboutissement d’un projet.

     :-O

    Mais tout cela n’est pas specifique à l’administration (meme si on peut
    en attendre un peu plus, vu les beaux discours qui nous sont servis...)

    A mon sens, le vrai probleme, c’est que les entreprises et les
    administrations ne savent qu’acheter une prestation ou un produit alors
    qu’il faudrait financer des projets.

    Mais le sponsoring, c’est un outil de com pour eux, et la recherche,
    c’est pas l’operationnel ...

    Et puis acheter sans garantie, il y a de quoi faire trembler le service
    achat qui fait deja la chasse aux regies.

    Il faut donc un prestataire, qui propose de preference un forfait, qu’il
    soit mis en concurrence ... qu’il rogne sur ses marges et les temps de
    developpement, qu’il finisse par faire du "vite fait mal fait dans son
    coin".

    Ca ne change pas des developpements proprietaires, sauf que client et
    prestataire y gagnent en image.

    Heureusement, d’un coté comme de l’autre, il y a des fois de personnes
    intelligentes qui mettent leur grain de sable dans cette mecanique
    infernale !

    Il ne faut pas les oublier car sans eux, les projets libres n’en
    seraient sans doute pas la ou ils sont (quoi qu’on en dise, le
    developpeur est humain, il a besoin de se nourrir, de se loger ...).
    Merci de l’avoir rappelé.

  • Bien dit !
    26 juin 2005, par RealET

    Je plussoie largement au « gachi » concernant Agora.

    Avec peut-être une nuance : il y a quand même de bonnes idées fonctionnelles (qui sont petit à petit en train de voir le jour dans SPIP) dans AGORA :

    • Navigation dans les rubriques pour affecter un article à une rubrique
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    • Rédacteur restreints

    Mais la manière dont cela a été réalisé dans AGORA est qualifiable de maquette pompeuse et gourmande en ressources.

  • Ce que le libre apporte à l’administration
    26 juin 2005, par Rabbi Jacob

    De mon côté, je me demande ce que le libre apporte à l’administration.

    • d’une part en terme de méthodes de travail ; faire du libre ne s’improvise pas (en tout cas, pas dans une administration). Or, l’administration manque cruellement de formation dans ce domaine. Un article tel que celui-ci est fondamental pour la faire avancer. Merci ;-)
    • d’autre part, l’administration a souvent des besoins (qu’on peut critiquer...) qui n’ont pas de réponses dans le monde du libre (gestion des parcmètres...) justement parce que le monde du libre ne gère pas (souvent) d’argent. L’administration a donc alors 2 solutions :
      1. payer des licences et/ou des développements propriétaires
      2. payer une fois un logiciel en licence open-source de manière à ce qu’il puisse servir à d’autres administrations
    • > Ce que le libre apporte à l’administration
      29 juin 2005, par Julien Tayon

      payer une fois un logiciel en licence open-source de manière à ce qu’il puisse servir à d’autres administrations

      Le coût du développement sur lequel tout le monde se focalise est minoritaire, que l’on prenne F. Brooks, ou Steve Mc Connell on trouve que la maintenance, le déploiement sur site, les intégrations, la documentation, l’intégration système compte pour au moins un ordre de grandeur supérieur.

      La plupart des logiciels fournis sont faiblement intégrés et finalisés ce qui représenterait un facteur 10 de travail supplémentaire pour diminuer les cout d’intégration de manières significative. Or les phases de déploiement et d’intégration qui eux peuvent représenter facilement 10 fois le coût du logiciel sont à dupliquer par site. Aujourd’hui, le logiciel libre fait surtout les affaires minoritairement du logiciel libre mais surtout des intégrateurs comme Cap-Gémini, alten, qui s’associe la plupart du temps avec les SSLL qui font « l’interface avec la communauté ». En terme d’intégration, de fiabilisation, ces sociétés (libres et non) qui prétendent apporter l’industrialisation dont le logiciel libre ne serait pas capable peinent à faire leur preuves en proposant des solutions qui finalement génèrent autant si ce n’est plus de gâchis qu’avec du logiciel propriétaire.

      C’est un progrès pour qui ? Les SSII et SSLL qui se voient subventionnées au travers de marché rendu captif au nom de la mise en concurrence rationnelle des fournisseurs. Pour les SSxx qui récupèrent les parties jûteuses (facturation d’expert, développement) et se déchargent au moins partiellement des parties risquées (la maintenance et la conformité du produit). Mais l’administration elle est toujours captive des mêmes fournisseurs qui continuent leurs pratiques. Quel changement !

      d’une part en terme de méthodes de travail ; faire du libre ne s’improvise pas (en tout cas, pas dans une administration). Or, l’administration manque cruellement de formation dans ce domaine. Un article tel que celui-ci est fondamental pour la faire avancer. Merci ;-)

      Le passage au libre est aussi le passage de la confiance dans la parole de l’expert, à la reconnaissance de la compétence sur site. L’administration dispose déjà de communautés qui pratiquent le libre en son sein depuis longtemps, elle devrait se reposer essentiellement sur eux, plutôt que des sociétés aux compétences plus souvent affichées que réelles pour passer du propriétaire au libre.

      J’encourage à lire un de mes articles sur le sujet statut/compétence.

      (c) Jul pour les fautes d’orthographes.

      • > Ce que le libre apporte à l’administration
        23 mars 2006

        bien que la licence soit largement moin bien que la gpl,il est possible de distribuer le tout sous la gpl...
        c’est comme une doubble licence gpl/cecill
        « 5.3.4 COMPATIBILITE AVEC LA LICENCE GNU GPL

        Le Licencié peut inclure un code soumis aux dispositions d’une des versions de la licence GNU GPL dans le Logiciel modifié ou non et distribuer l’ensemble sous les conditions de la même version de la licence GNU GPL.

        Le Licencié peut inclure le Logiciel modifié ou non dans un code soumis aux dispositions d’une des versions de la licence GNU GPL et distribuer l’ensemble sous les conditions de la même version de la licence GNU GPL. »

  • > Ce que l’administration apporte au libre
    26 juin 2005, par Ben.spip

    Damned la pieuvre de spip-contrib !!! Elle est donc démasquée ! SPIP-Contrib est géré par l’administration ???

  • > Hi hi...
    26 juin 2005, par Suske

    Et pan dans les gencives...

    Oserais-je suggérer que l’une des sources libres et mondialement distribuée de ce gâchis est le recours abusif et nauséeux à des experts. Oh, je n’ai rien contre les experts, quoi que, mais s’agissant du monde politico-administratif d’en haut, les experts sont forcément des spécialistes qui savent, qui sont du bon bord et qui... conseillent mais pas aux frais du client.

    Quand j’étais petit on m’expliquais que les experts étaient fort utiles pour éclairer les décideurs quant à des possibilités et à leurs conséquences. Les experts d’en haut, ils savent mossieu, ils n’estiment pas et peut-être n’ont-ils pour cela pas mon estime.

    Bien à vous et merci encore : votre prose m’amène à chaque fois au sourire béat.

    • > Hi hi...
      1er juillet 2005, par Walk

      Héhé !

      (au fait, et si Agora c’était juste pour mettre un écran politico-sanitaire entre la technocratie ultra-libérale et le mouvement libre collectiviste ? Ou aussi parce-que les administrations-services-publics n’ont plus le sens du "bien commun" mais se comportent comme de simples boites à fric élitistes ?)

      • > a lire attentivement messieurs les programmeurs "de genie" et messieur les ronds de cuir
        28 mai 2006, par un concitoyen et non un citoyen con, nuance !

        Le vrai souci n’est pas de savoir si libre ou pas libre. Le vrai souci, c est que dans l’administration, il y a aussi des programmeurs de talent.
        Alors pourquoi ne font ils rien me direz vous ?
        Ils ne font pas rien, mais s’il pouvaient faire vraiment leur travail, l on s’apercerait vite de la redondance administrative, de formulaire croisés et multiples qui n existent que par eux meme et pour eux meme.
        Bref que l adminstration passe plus de 90 pour cent de ses moyens et de ses ressources (donc notre argent) a s’autoalimenter en labeur inutil et redondant.
        C’est a dire que, pour exemple concret, il a ete demontre qu’en supprimant l’administration des controleurs, inspecteur, cef de centre,(receveurs et trésoriers pour leurs parts ceux ci ayant des privillèges exhorbitants dignes des charges du temps de la royaute) aini que le ministre et toute sa cour ; l’économie réalisée est de plus de 10 fois supérieur au montant de l’impot récolté. Il en est de meme pour quasiment toutes les adminstrations. La seule vraie réponse est donc une seule administration pour tous, pour tout, avec des programes biens faits, qu’il soient libres ou non les programes peu importe, mais la sur le coup c est nous qui gagneront beaucoup en liberte.