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La réputation est un bien inestimable : la preuve par Arthur Andersen et Linux.

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–  mercredi 19 juin 2002  –

La condamnation de Arthur Andersen démontre pratiquement la théorie de la réputation selon Kreps [1], mais aussi met en avant les méthodes du Logiciel Libre.

La réputation, un bien inestimable

La théorie de la réputation fait valoir, entre autres, que :

 (a) l’entreprise prête son nom au salarié comme marque de confiance auprès des clients,

 (b) les actes du salariés sont considérés comme étant ceux de la société.

Or, les jurys ont condamné A.A. (Arthur Andersen) en ne connaissant pas exactement le nom des responsables, en considérant leur appartenance avérée à A.A comme suffisante (illustration de b). Et ils ont condamné A.A. comme personne morale condamnant du coup tous les salariés (illustration de a). De plus il est à noter que la crise de confiance a rejailli sur les concurrents car ceux-ci ont les mêmes pratiques. Même si A.A. n’avait pas été condamné juridiquement, la fuite d’un tiers de leurs clients qui ne leur accordaient plus leur confiance, les condamnait financièrement.

Ce point illustre le fait que la réputation est ainsi une valeur non évaluable financièrement, qui est pour une société de service pourtant sa valeur première.

La réputation comme bien d’échange

Enfin, il est à noter que il est surtout reproché à cette société d’avoir fait obstruction à la Justice. Le simple fait de ne pas être transparent (au-delà de toute manipulation de comptes avérée) était déjà suffisante pour initier la crise.

En contrepoint, les fabricants de matériel embarqué et de matériel dédié à la sécurité, s’appuient aujourd’hui lourdement sur le noyau Linux. Dans le projet Linux, la seule valeur échangée de manière tangible lors du développement est la réputation dans un réseau de pairs qui collaborent de manière transparente.

Conclusion

La montée de Linux, et la descente de Arthur Andersen illustrent la réputation comme à la fois un nouveau bien de l’organisation non évaluable financièrement, mais aussi comme la clef de voûte des entreprises modernes au sein d’un dense réseau de communication. Bref, la réputation est un bien inestimable.

[1David Kreps in Perspectives on Positive Political Economy, chapter Corporate Culture and Economic Theory. Cambridge University Press, 1990.

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